Si dans la langue française, il n'existe pas de terme pour désigner l'état de non-maternité, il est pourtant acquis que donner la vie ne fait pas nécessairement de vous une mère et qu'une naissance ne donne pas nécessairement lieu à une relation.

C'est cette réalité, si commune et pourtant si difficilement acceptable, que cette nouvelle nous donne à voir.

En effet, comment décrire l'inimaginable ? Comment grandir dans l'ombre d'une mère toxique, jalouse, perverse, envahissante ?

Comment garder sa part d'innocence dans une enfance ternie par l'ombre maternelle ?

Comment garder la tête hors de l'eau lorsqu'on est continuellement plongée dans les eaux de la névrose maternelle ?

Écrit dans un style brut et avec une typographie bien particulière, l'autrice évoque, au fil de son enfance puis de son adolescence, sa profonde haine pour sa mère qui n'a pas su être une mère.

Dans ta sévère fontaine pose aussi la question de la légitimité de la parole, celle de l'enfant contre celle des parents, la mère affabulatrice, le père totalement inexistant dans sa morne routine, complice malgré lui et sans le savoir de la perversion maternelle.

Dans ta sévère fontaine est enfin l'histoire de la résilience, la capacité à "faire avec", grâce à l'amitié, aux bêtises d'adolescente, aux premières fois, et surtout enfin à la rencontre avec la danse. La danse comme support pour renouer avec un corps longtemps mis à mal et pouvoir toucher du doigt la liberté.

Avant de renaître. Cette fois-ci pour de bon.